Archives de la catégorie ‘Lettres Henry’

Gourdon le 10 décembre 1942

Ma chère grande amie,

Votre lettre et le petit mot que votre maman a bien voulu m’écrire m’ont été d’un précieux réconfort dans l’épreuve actuelle. Je vous remercie de tout mon cœur des paroles si douces et si bienfaisantes par lesquelles vous vous êtes penchée sur ma douleur. De toute ma volonté je m’efforce de me ressaisir et de ne pas me laisser abattre par ce coup du sort, qui malgré tout a été pour moi inattendu, car j’espérais que ma pauvre maman finirait par se remettre. Il est vrai qu’on m’avait caché en partie la vérité pour ne pas me donner d’inquiétudes, alors qu’en réalité son état s’aggravait de jour en jour.

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Paris le 9 nov. 1942 (remise en main propre)

Suzy chérie, je vous supplie de ne pas rester à diner ce soir avec les 2 comtes, ou si vous le faites, alors je vous demande instamment de retarder votre départ. A mesure que celui-ci approche, je sens en moi quelque chose qui se brise. Je ne sais plus comment je vais vivre quand vous ne serez plus là, tellement à la suite de ce mois passé quotidiennement avec vous (et cependant traversé par bien des vicissitudes et tous les instants adorables étaient irrésistiblement et sans cesse coupés de bourrasques), vous m’êtes devenue indispensable, tant je me sens cloué vivant à votre vie.

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Vendredi matin 30 octobre 1942 (remise en main propre)

Ma poupée chérie,

Il est 5 heures du matin et je n’ai pu m’endormir un instant. Encore une nuit blanche subie grâce à vous. Je ne les compte plus depuis un mois. Qui m’aurait dit que votre séjour à Paris aurait entrainé cela pour moi, je n’aurai pu le croire. Je n’aurai pu imaginer toutes les tortures que j’éprouve. Je ne vous en veux pas, mon amie, car certainement vous avez des excuses en vous vengeant sur moi des déceptions amères que vous fait ressentir ma personne et il y a sans doute, en votre nature, un petit fond instinctif de cruauté qui prend plaisir à tourmenter, tel l’enfant qui s’acharne sur ses jouets pour voir ce qu’il y a à l’intérieur ou qui martyrise avec une sauvage insouciance l’insecte tombé entre ses doigts. Vous faites de même avec moi et vous semblez oublier que j’ai un cœur ou alors vous éprouvez une joie sadique à le faire souffrir.

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Paris jeudi soir 8 oct 1942 (remise en main propre)

Ma chère amie

Au lieu d’être comme les autres soirs auprès de vous, en train de bavarder au pied de votre lit et de vous interroger sur l’état de votre gorge, sur ce que vous avez fait dans la journée, etc. , je suis en train de vous écrire cette lettre.

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Gourdon le 1er mai 1942

Ma tendre amie
Que ce petit brin de muguet vous porte bonheur et que toutes ses clochettes tintent à vos oreilles pour vous dire que je vous souhaite de tout cœur un joyeux anniversaire.
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Gourdon (Lot) 10 avril 1942

Ma pauvre amie,

Si j’ai trouvé ma mère encore vivante, j’assiste hélas à sa fin. Elle s’en va au milieu de souffrances inimaginables dont je vous épargne la description. Je suis à ses côtés dans tous les instants et je ne puis ainsi vous écrire davantage.

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Souillac le 6 octobre 1941

Mon amie infinie, ainsi que je vous ai qualifiée une fois pour vous montrer toute l’étendue de la place immense que vous occupiez dans mon cœur, je reçois ce matin au moment de partir vos 2 exprès qui mettent le comble à mon bonheur. Je n’ai malheureusement que quelques instants pour vous jeter ces mots à la volée (cette fois l’expression est juste) et dans lesquels je voudrais mettre tout ce que je ressens au moment de me séparer de vous et qui est pour moi inexprimable.

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Gourdon le 22 avril 1942

Ma chère grande amie, quelle journée de bonheur infini, comme il ne m’avait pas été donné d’en connaitre depuis longtemps, j’ai pu passer grâce à vous !

J’ai reçu en effet en même temps votre première lettre adressée à Souillac, ainsi que celle envoyée à Concorès et aussi le livre et vos photos et vos illustrations.

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Gourdon le 21 avril 1942

Ma chère grande amie

Quel profond bonheur ce fut pour moi de recevoir enfin, après tant d’attente, une lettre de vous : celle du 17 avril, les précédentes ne m’étant pas parvenues.

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Concorès le 3 octobre 1941

Toujours rien de vous !

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