Archives de la catégorie ‘Lettres Henry’

Fin 1958 – début 1959

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Télégramme du 24 décembre 1958

Paris le 22 décembre 1958

Ma chère petite Suzanne

Je m’avance vers vous (je vais m’exprimer au figuré, bien entendu) comme les bourgeois de Calais : pieds nus, en chemin et la corde au cou pour implorer mon suprême pardon. Et pour mettre un peu plus de chance de mon côté, j’ai attendu l’arrivée de Noël, date où l’Enfant-Dieu lave tous les péchés du monde. Et je puis dire que j’ai bien besoin de cette intercession, car j’ai terriblement péché envers vous par mon long silence qui s’est produit je ne sais comment et sans le vouloir. C’est pourquoi, ne pouvant fournir et ne trouvant pas d’explication normale à un tel comportement qui me dépasse moi-même, je m’approche de vous sur la pointe des pieds et avec une candide innocence dans le sillage du petit Jésus et pour vous demander l’oubli de mes fautes et pour vous souhaiter un bon Noël.

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Concorès le 9 aout 1958

Ma bien chère Suzanne

Je vous adresse tous mes vœux les plus affectueux de bonne et heureuse fête.

Je regrette de ne pas être à côté de vous pour vous la souhaiter de la même manière que vous la mienne en juillet dernier. Je ne puis donc vous faire la surprise de déposer à côté de votre assiette un joli volume. Par contre, je puis vous permettre de vous acheter en mon nom quelque chose qui vous fera plaisir, par le billet ci-joint.

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Paris le 30 juillet 1958

Ma chère Suzanne

Sans plus tarder, je réponds à votre lettre.

Une fois de plus, je me trouve donc en posture d’accusé. Je vais partir à la cueillette de vos reproches et essayer de les examiner de près pour m’assurer de leur bien fondé. Vous estimez sans doute, comme Napoléon, que l’offensive est la meilleure des défensives. C’est bien dans la tradition féminine !

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Paris le 20 juillet 1958

Bien chère Suzanne

Que vous avez été gentille avec moi durant ces heures passées auprès de vous, vous ingéniant inlassablement à me montrer le plus de choses possibles. Que de souvenirs demeurent en moi, cueillis dans ces trop brèves journées. Et particulièrement ces instants si délicieux passés ensemble à déguster cette excellente cuisine provençale, dans des cadres et des décors vraiment dignes de vous !

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Paris le 4 juillet 1958

Ma chère petite Suzanne

Je vous adresse en hâte ce petit mot très court car j’ai beaucoup de travail à mener à bien avant mon départ.

Je vous remercie bien vivement de votre si gentille lettre. Croyez bien que j’aurai moi aussi un immense plaisir à me retrouver avec vous.

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Paris le 24 juin 1958

« suz-ANNE, ma chère suz-ANNE. Ne vois-tu rien venir ?
Non ! Je ne vois que l’herbe qui verdoie et la route qui poudroie… »

Ah ! mais si. Mais si ! Il me semble apercevoir au loin, très loin quelque chose qui bouge, quelqu’un qui s’affaire, qui fait des préparatifs de départ dans les environs de la gare de l’Est.

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Concorès le 13 avril 1958

Ma chère Suzanne

Ce mot pour vous dire de venir me joindre quand vous voudrez ou quand vous pourrez. Je vous attends.

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Paris vendredi 4 avril 1958

Ma chère petite Suzanne

Je suis tellement confus et honteux de mon silence si prolongé envers vous, que je ne savais, une fois de plus, comment reprendre contact avec vous. Et j’attendais une date favorable qui me soit un peu comme un abri pour obtenir un peu de votre indulgence que je sais si grande et que vraiment j’admire. J’attendais donc avec impatience l’époque de Pâques, celle de la Résurrection, pour ressurgir auprès de vous, avec plus de chance d’obtenir une amnistie.

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