Paris Match, N°582, 4 juin 1960
Sommaire
- Un monstre sacré ? … non, une femme, par Guillaume Hanoteau
- Fin du monde au Chili
- Aux Caraïbes sur le bateau de l’amour, par François Herbert, Paul Slade, Manfred Kreiner
- Une nouvelle affaire Bardot, par Michèle Mangeot, Jacques Le Bailly, Vick Vance
- Dante hante Dali, par Pierre Joffroy
- Istanbul, les tanks prennent le pouvoir
- Israël juge son bourreau, par Pierre Joffroy
- Les couleurs d’Aly n’ont pas fini de gagner, par Olivier Merlin
Jeanne Moreau couronnée par le jury de Cannes : c’est un nouveau style d’acteur qui triomphe. Elle croit à chaque personnage au point de le deviner, de le devenir. Elle impose à ses producteurs les histoires qu’elle veut jouer. Pourtant elle n’est pas belle. Elle est davantage : elle est fascinante par sa personnalité. Avec elle, c’est la fin des stars hollywoodiennes, de leurs manies et de leurs artifices.
Au pays des « terremotos » (tremblements de terre), le Chili, la terre a bougé pendant cinq jours. Les sauveteurs doivent aller dans un enfer de soufre, de lave, de pierres, chercher les victimes. Volcans en éruption, raz de marée et secousses telluriques ont changé le visage du sol : des lacs nouveaux sont apparus, des déserts ont remplacé les pâturages, et une crevasse de 45 kilomètres de long et de 5 kilomètres de large balafre un paysage de ruines, tandis qu’un gigantesque « champignon atomique » de fumée et de poussière retombe lentement sur le sol.
Quand le yacht Britannia avait quitté Londres, emportant Tony et Margaret encore ruisselante de pétales de roses et de riz, le commandant avait demandé : « Madame, où désirez-vous aller ? » Margaret avait répondu : « Aux Caraïbes. » Et voici qu’une chaude nuit pleine de cris d’oiseaux et de musiques lointaines voit glisser sur les eaux calmes de la Trinité le vaisseau de la lune de miel. La princesse a mis sa plus belle robe, et sa coiffeuse a réalisé un chef d’oeuvre. Mais c’est pour un seul admirateur : Tony.
Une fois de plus, son nom a la vedette. Il s’inscrit au générique du film « la Vérité ». Mais Brigitte Bardot n’est pas en cause. C’est sa gloire et sa beauté qui font d’elle un personnage fatal autour duquel les drames se nouent, les passions s’exaspèrent et le destin frappe. Son mari, Jacques Charrier, est terrassé par une nouvelle dépression nerveuse. Son metteur en scène, Henri-Georges Clouzot, s’évanouit sur le plateau. L’un de ses partenaires attire involontairement sur elle, à la faveur d’un quiproquo, la rumeur du scandale.
Depuis dix ans, presque chaque nuit, avec son étrange bonnet et sa longue robe rouge, le grand voyageur de l’au-delà vient errer sur une plage de Catalogne, sous les fenêtres de Dali qui se réveille en sursaut.
Depuis des semaines, les étudiants manifestaient au nom de la liberté. Soudain une nuit l’armée s’est ébranlée et sans une goutte de sang renverse le régime.
Eichmann, le dernier grand criminel de guerre, avait échappé pendant quinze ans au châtiment. Il vient d’être emprisonné en Israël, où il avait été mystérieusement amené. Voici l’histoire stupéfiante du monstre que les services secrets appelaient « Face de Bébé » et qui va répondre bientôt de la mort de six millions d’hommes.
La silhouette à tube gris, qui sur le champ de courses faisait partie du décor, était celle d’un homme que hantait la passion des chevaux. Il était monté pour la première fois à neuf ans et avait, comme gentleman-rider, gagné plus de 100 courses. Il avait même couru en trot. Il possédait neuf haras en France et en Irlande. A six heures du matin, il était à Chantilly pour le lever de ses « pensionnaires ».
