27 décembre 2008
Le 22 sept. 1967
Mon Éternelle Pensée,
Pardonnez-moi, Suzanne, la lettre inachevée d’hier soir ; le sommeil, ce maitre impitoyable, m’a surpris et… j’ai dû l’interrompre.
Archives de la catégorie ‘Lettres Louis’
27 décembre 2008
Mon Éternelle Pensée,
Pardonnez-moi, Suzanne, la lettre inachevée d’hier soir ; le sommeil, ce maitre impitoyable, m’a surpris et… j’ai dû l’interrompre.
27 décembre 2008
Suzanne chérie,
Votre aimable lettre de samedi est là, devant moi… avec les trois images qui représentent mon plus cher, mon inestimable trésor.
Pardonnez-moi, mon cher cœur, de vous avoir occasionné de la peine. Oubliez, ô, oubliez ce vilain geste de vous avoir renvoyé vos photos ! Je vous supplie, moi qui vous adore. Suzanne, pardonnez-moi.
26 décembre 2008
Suzanne… chérie,
Mardi matin j’avais reçu votre lettre de dimanche (10 sept.) et vous savez bien quel plaisir me fait votre pensée ! Mais – Suzanne – ce plaisir aurait été plus grand si vous n’aviez attribué à certaines de mes phrases un sens contraire à leur nature-même… et j’en suis navré. Est-ce possible que vous me croyez un individu aussi méprisable, comme vous le soupçonnez – et ceci plus encore dans votre lettre du 12 septembre !
26 décembre 2008
Je songe à vous. La lune est là. La lune écoute.
Dans ce soir attiédi des soupirs et des voix ;
Les cloches des troupeaux grelottent sur la route.
Êtes-vous triste encore ? Vous pleuriez autrefois.
L’hymne des tout petits emplit toute la lande.
Je vois votre profil sur le ciel clair et bas.
Ce silence est très grand… mais mon âme est plus grande,
Ce chant silencieux ne la remplirait pas.
Votre profil léger pèse pourtant sur l’ombre
Qui rampe lentement le long des coteaux bleus.
Autour de votre front pur le ciel est si sombre…
Et deux étoiles d’or me semblent vos beaux yeux.
Un frisson me saisit : vous êtes tellement belle
Et c’est pourquoi mon rêve est beau ce soir et doux.
Sur le peuplier droit dort une tourterelle.
Endormez-vous tristesse ; tristesse endormez-vous
10 Sept. 1967
Le 11 sept 1967 9h
Suzanne,
Avant de fermer cette enveloppe, j’ai voulu vous joindre quelques mots pour vous remercier de votre dernière lettre (du 7 sept.), reçue ce matin.
Ô vous, mon âme ! Vous me rendez ivre de joie. Chaque lettre nouvelle me découvre des trésors insoupçonnés, des valeurs rares, introuvables.
Je vous comprends plus par mon cœur que par l’esprit, et avec chaque jour qui passe, je me rapproche davantage de vous. Je me sens tellement vôtre ! Le mot n’est pas trop fort, si vous sentez mon nostalgique désir !
Laissez-moi vous regarder silencieusement… votre main dans la mienne…
Lou
25 décembre 2008
Suzanne,
Votre splendide lettre du 4 septembre est entre mes mains, et… mon Dieu ! dois-je étouffer ce cri impétueux qui veut s’élancer vers vous… vous m’êtes chère, très chère, toujours présente, votre pensée se confond avec la mienne et me poursuit nostalgiquement sans cesse… Mais mon appel se meurt sur mes lèvres… et je vois dans mon rêve grandir à l’infini votre silhouette – ô si belle ! – en fond du soir tombant.
25 décembre 2008
Suzanne,
L’isolement spirituel dans lequel je vis et traine mes jours me sépare des autres : je me sens tellement « étranger » ! Que de fois, à la ville, entre amis, j’ai senti qu’un désert s’étendait entre moi et les autres. Nous errions en pays aride… n’ayant pas trouvé nos sources, ou les ayant asséchées.
24 décembre 2008
Suzanne,
Je n’ai jamais été à Gérardmer ; j’en ai entendu parler, et connaissant maintenant votre gout pour apprécier les splendeurs de la forêt , du lac et de la montagne, je partage sans réserve votre enthousiasme. Votre vœu : « … j’espère un jour contempler ces beautés avec vous… » a trouvé un écho retentissant dans mon âme… Ô ! ces mots qui vibrent en tout mon être, Suzanne ! Être avec vous ! Ô mots ciselés de nostalgie féroce ! Je m’imagine ces heures lumineuses, pleines de nous-mêmes ; l’amour que je porte dans mon cœur pour la forêt, la montagne, les lacs y est enraciné depuis ma tendre enfance. Si vous connaissiez l’allemand, je vous enverrais quelques poésies – remarquables – que j’avais fait dans ma première jeunesse sur la forêt.
24 décembre 2008
Suzanne,
(Pardonnez mon audace. Je ne puis vous appeler autrement).
Dorénavant, me sera-t-il possible de me représenter le lac de Gérardmer sans songer à vous, Suzanne ? Je verrai toujours surgir au bord de l’eau votre silhouette sculpturale, caressée d’air bleu et tremblante sous le souffle du zéphyr dans la lumière d’or du soleil couchant.
23 décembre 2008
Très chère Mademoiselle,
« Vous voilà avec deux jours de retard » dira ma sympathique correspondante. Dimanche et lundi, chère Mademoiselle, il m’était impossible de tracer un seul mot ; après les massages et la gymnastique des doigts, je tremblais et ce n’est que ce soir que je peux sans grands efforts vous écrire.
23 décembre 2008
Très chère Mademoiselle,
(Je ne connais pas encore votre prénom !).
J’ai bien reçu vos lettres du 29 juillet, 2 aout et 14 aout et je retrouve avec quelle joie cette noble distinction qui vous caractérise.