Concorès jeudi 5 heures du soir 11 sept 1947

Chérie, chérie, chérie, me voici revenu de Gourdon. Comme la maison maintenant me parait vide ! Mais comme elle me semble aussi pleine de vous, de toi !

Sous la fenêtre de ma chambre, au moment où j’écris, je vois les peupliers, le ruisseau, les canards. Rien n’a changé ! Et cependant tout a changé puisque vous n’êtes plus là pour contempler ces choses. Mais je les regarde avec ton âme et la mienne réunies et tout me parait merveilleux.

Je vous serre entre mes bras si tendrement… si tendrement qu’il me semble que mon cœur s’arrête. Je suis encore un peu fou des suites de notre dernière journée qui laisse en moi une nostalgie infinie, comme il peut en régner sur une plage d’où se serait retirée la mer.

Chérie je vous embrasse.

Henry

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