Paris le 19 avril 1957

Ma bien chère Suzanne
Je ne veux pas que Pâques arrive sans un mot de moi. Vous sachant extrêmement attachée à ces fêtes religieuses qui viennent périodiquement se manifester dans l’année, je veux que ma présence vous rejoigne et tiens à vous souhaiter de passer de bonnes fêtes.
Ce mot, évidemment, ne compte pas en réponse à votre dernière lettre. Mais je vais profiter de ces deux jours de détente pour vous écrire plus longuement.
Ne me répondez donc qu’après avoir reçu une lettre de moi.
En vous disant à très bientôt, je vous embrasse, chère Suzanne, bien affectueusement.
Henry
P.S. Je voulais vous envoyer un œuf de Pâques mais j’ai eu peur que celui-ci ne se casse en route. Je vous adresse donc, ci-joint, un petit billet pour que vous puissiez aller en acheter un (un oeuf) dans une ferme des environs. Comme il sera sans doute frais, vous pourrez le faire cuire sur le plat ou à la coque (mais ce que je suggère n’est peut-être pas très orthodoxe… Pardonnez alors ma fantaisie).