Concorès le 13 avril 1958

Ma chère Suzanne

Ce mot pour vous dire de venir me joindre quand vous voudrez ou quand vous pourrez. Je vous attends.

Ce que je vous demande, c’est naturellement de me fixer le jour de votre arrivée à Gourdon et aussi l’heure pour que je puisse me précautionner d’une voiture pour vous amener à Concorès. Le service des cars, contrairement à autrefois, ne coïncide plus maintenant avec les horaires des trains, ce qui est bien désagréable.

Je vous demande également de vous précautionner à la gare de Nice des heures de train en ce qui concerne votre retour, car ici, loin de toute gare, on ne peut se renseigner, surtout pour un parcours aussi compliqué que celui de Nice à Gourdon. Vous utiliserez sans doute un billet touriste, comme vous avez fait quand vous êtes venue à Paris.

La campagne est verte, il fait beau et j’espère que ce temps continuera pendant votre séjour. Vous trouverez certainement ici ce « havre de paix » dont vous parlez et où vous pourrez reposer votre cœur tumultueux.

Vous serez indulgente, je vous prie, pour l’habitation assez délabrée depuis qu’elle est inhabitée et où deux pièces ont eu des effondrements partiels de plafonds. Mais on ne peut ici se procurer le moindre ouvrier. Enfin, vous y trouverez au moins le calme et la sérénité.

Je vous quitte en vous disant à bientôt et en vous embrassant de tout cœur.

Henry

Ci-joint le viatique promis
Comme autrefois, nous mangerons à l’auberge.

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