Paris le 20 juillet 1958
Bien chère Suzanne
Que vous avez été gentille avec moi durant ces heures passées auprès de vous, vous ingéniant inlassablement à me montrer le plus de choses possibles. Que de souvenirs demeurent en moi, cueillis dans ces trop brèves journées. Et particulièrement ces instants si délicieux passés ensemble à déguster cette excellente cuisine provençale, dans des cadres et des décors vraiment dignes de vous !

Il me semble que vous personnifiez vous-même, toute la Côte d’Azur et que vous faites partie intégrante de tout cet ensemble qui incorpore la beauté de la nature, l’élégance de la toilette et la joie de vivre dont le tout constitue vraiment un Paradis sur la Terre auquel le Paradis du Ciel n’aura rien à envier !
Je vous remercie de tout mon cœur de toute la peine que vous vous êtes donnée pour que mon escapade vers vous m’ait donné les sensations les plus douces. Ce sont surtout les 11 et 12 juillet qui m’apportèrent le plus de sensations heureuses et… sans mélange. Compliments également pour vos talents culinaires. Vous êtes un vrai cordon bleu.
Encore une fois, je vous exprime, chère Suzanne, ma gratitude la plus vive et vous embrasse affectueusement.
Henry
P.S. Merci aussi de m’avoir souhaité ma fête en m’offrant ce beau volume qui m’a fait tant plaisir. Vous n’avez sans doute pas dû le lire car vous auriez probablement souligné à mon intention cette petite phrase de Rimbaud, d’ailleurs souvent citée : « J’ai assis la Beauté sur mes genoux et je l’ai trouvée… amère« .