Paris le 19 janvier 1965

Ma petite Suzanne chérie

Combien j’ai été touché et ému pour l’élan d’âme dont vous m’avez témoigné au cours de la pénible épreuve que je viens de subir. Je vous en exprime ma plus affectueuse et profonde gratitude.

Vos lettres me furent un précieux réconfort durant les tristes journées que je passais à la clinique.

Je n’ai pu, malgré mon grand désir, vous écrire plus tôt, car depuis mon opération j’étais immobilisé dans mon lit et dans l’impossibilité de faire un mouvement.

J’ai vivement souffert pendant ces longs jours, comme si une main de fer me déchirait les entrailles. Enfin maintenant je vais mieux et j’ai regagné mes pénates. J’espère que la convalescence ne sera pas trop longue, mais il faut que je sois prudent, car je me sens encore assez faible et le cerveau un peu vide.

Veuillez bien remercier de ma part votre maman pour avoir prié votre frère de prendre de mes nouvelles à la clinique. Il a même eu la gentillesse de déposer lors de son passage un petit paquet de biscuits. Voulez-vous bien, je vous prie, lui transmettre tous mes meilleurs remerciements.

A la belle saison, quand je serai d’aplomb, je tâcherai de venir jusqu’à Nice afin de vous revoir.

J’espère qu’ainsi que votre maman vous passez un bon hiver. Ici, depuis plus d’un mois, nous subissons une température exécrable, dont Nice est heureusement à l’abri.

Kiki s’est bien porté durant mon absence, ma concierge s’en étant occupé.

Chère petite Suzanne, je vous remercie encore profondément pour tout ce que vous m’avez écrit et vous quitte en vous embrassant tendrement.

Henry

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