Paris le 10 janvier 1966
Ma chère petite Suzanne
C’est encore avec retard que je vous renouvelle tous mes meilleurs voeux de nouvel an pour vous et votre maman. Mais ces temps-ci, j’étais fortement grippé et je ne sortais pas de ma chambre.
Ma chère petite Suzanne
C’est encore avec retard que je vous renouvelle tous mes meilleurs voeux de nouvel an pour vous et votre maman. Mais ces temps-ci, j’étais fortement grippé et je ne sortais pas de ma chambre.
Ma chère petite Suzanne
Pardonnez-moi, je vous en conjure, mon nouveau plongeon dans un long silence. Croyez bien que, si l’action avait suivi mon désir, c’est plusieurs lettres de moi qui seraient venues vous rejoindre depuis déjà longtemps.
Ma chère petite Suzanne
Vous voici maintenant réinstallée, depuis déjà pas mal de temps, dans cette période mélancolique qui suit le retour des vacances, celle où l’on est amené à confronter la réalité habituelle, souvent morose, avec les souvenirs encore frais et presque vivants des belles journées passées dans la grande Nature où la sensibilité peut s’exalter et l’organisme surmené s’abandonner au repos.
Ma chère petite Suzanne
Votre lettre m’a fait plaisir, comme toutes vos lettres d’ailleurs ; mais celle-ci étant datée d’Annecy m’apporte la joie supplémentaire de vous savoir en vacances dans un site qui vous a paru merveilleux et au bord d’un lac de réputation mondiale, le tout étant bien fait pour vous apporter le repos réparateur, physiquement et mentalement, auquel vous avez bien droit après une année de si dur labeur.
Adorable Suzanne
Combien j’ai été touché et confus de trouver ici en arrivant le fastueux colis qui m’attendait et que vous avez eu la gentillesse de me confectionner à l’occasion de ma fête.
Ma chère petite Suzanne
Que devez-vous penser de moi et de mon long silence dont je vous demande pardon.
Mais je viens de traverser une bien pénible épreuve dont je n’arrive pas à me remettre et dont je garde le cœur broyé !
Ma chère petite Suzanne
J’ai été bien content de vous lire, mais votre lettre est venue ajouter à ma confusion du fait que je suis resté si longtemps sans vous écrire. Veuillez bien me le pardonner, je vous prie, mais je dois vous dire que, depuis ma sortie de clinique, mon état de santé a été fort déficient et que j’attendais d’aller mieux pour vous donner de mes nouvelles.